Take That - Back for Good

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Londres - 21h et des poussières...

Il fait presque nuit dans ce quartier reculé de Londres, l'hiver s'approchant à grand pas. Pourtant bien que réputées comme étant mal famées, cela n'empêche un jeune homme d'avancer, l'air serein et la clope au bec, dans ces ruelles lugubres.

Il en a bien conscience, de l'ambiance malsaine du coin, et des dangers qui pourraient lui tomber dessus sans prévenir, mais cela lui passe bien au dessus.

La vérité ? Il est bien trop occupé à rêvasser, attendant avec impatience de rejoindre ses amis - comme quasiment tous les soirs - et espère en finir très vite avec ce rendez-vous.

Adossé contre un mur, il attend "patiemment" de pouvoir se débarrasser de cette corvée, balançant sur le sol sale son mégot, dans un énième soupir.  

Légèrement agacé, ce qui lui arrive rarement étant d'une nature relativement calme, il s'allume une nouvelle cigarette. "Non mais il va arriver un jour ou l'autre, cet espèce de ragondin des iles ?". Oui, il est également très doué dans le domaine de la recherche d'insultes saugrenues.

Une nouvelle clope de terminée. Plus le temps passe, plus il lui semble long, et il envoie par la pensée rôtir en enfer celui qui se permet de lui faire perdre son temps comme ça. D'autant plus que l'argent qu'il va récupérer, ne sera même pas pour lui...

Alors qu'il fixait le sol avec une fascination grandissante et inexplicable, des bruits de pas résonnèrent un peu plus loin.

- Alleluia ! pensa-t-il à haute voix, et avec un soulagement tel qu'il aurait pu en danser.

Alors qu'il s'attendait à une espèce de gros loubard poilu de la tête au pied, ce sont deux fines et longues jambes à peine recouvertes qui apparurent dans la faible lueur du - seul - lampadaire de la rue.

Bien que la tenue vestimentaire de la nouvelle arrivée ne laissait que peu de mystère sur la nature de ses activités, un moyen pas vraiment catholique d'améliorer cette énervante soirée lui traversa l'esprit.

- Pourquoi tu souries comme ça, toi ? Balança la jeune fille, déjà agacée par son interlocuteur (elle aurait juré voir un filet de bave sur le coin de sa bouche !)

Loin d'être déstabilisé, bien que légèrement étonné de ne pas avoir un total contrôle sur son corps, il se tapa la joue d'un coup sec, sous le regard toujours plus perdu de son interlocutrice.

- Euh...je...balbutia-t-elle, doutant de la santé mentale du jeune homme, tu as ce qu'il faut ?

- La blanquette est bonne ?*

- Bon, donne-moi juste la marchandise, et barre-toi ! Non mais c'est quoi c'taré...marmonna-t-elle.

- C'est une réplique. D'un film français ! Tu... il s'arrêta de parler (radoter ?) devant un regard meurtrier lui faisant subtilement comprendre qu'il parlait trop. Ok, ok, tiens. Files-moi l'argent. Et ne parle pas comme ça à n'importe qui, ici, un autre que moi t'aurais déjà tiré une balle entre les deux yeux.

Au moment de lui tendre le paquet rempli d'une poudre blanche bien connue par ici, il la regarda vraiment. Elle était plutôt jolie, et très jeune, 18 ans tout au plus, et il ne put s'empêcher de se demander ce qui avait bien pu lui arriver et quels évènements l'avaient conduite à choisir une vie pareille.

Mais ces pensées furent coupées court, car au moment où elle attrapait le paquet, une voix s'éleva derrière eux, et ils se retrouvèrent nez à nez avec une arme, visiblement chargée et prête à faire feu.

* qui a reconnu de quel film je parle ? Ahah

Bien que n'importe quel individu normalement constitué aurait paniqué à la vue de l'uniforme du trouble-fête, ce qui était d'ailleurs le cas de la jeune fille désormais prise de tremblements, Jillian, lui, était réputé pour son caractère original et surprenant. Si bien que, terriblement blasé par cette soirée infernale qui jouait avec ses nerfs, il s'approcha tranquillement du mur pour commencer à frapper sa tête de manière répétée contre la paroi, en maugréant.

- Marre...Ras l'bol...rentrer chez moi...préfère l'poulet à la broche...

Se furent les seuls mots que réussit  à distinguer le policier, le commissaire s'il vous plaît, qui ne se laissa pas démonter pour autant. Dieu qu'il détestait ces jeunes qui détruisaient leur vie, et il se battait depuis des années pour que cessent  la violence, le trafic de drogue et le proxénétisme dans ce quartier. Et il avait plutôt l'impression que les choses empiraient...

- Donnez moi ça, mademoiselle, et vous deux suivez-moi. déclara-t-il d'une voix ferme, jugeant que cela avait assez duré.

D'une main tremblante, elle s'exécuta, et Jillian décolla son front légèrement égratigné du mur avant d'attraper le bras de l'adolescente. « Les filles sont vraiment des trouillardes » pensa-t-il, exaspéré par la stupidité de ces créatures. Il n'arrivait vraiment pas à comprendre comment son ami Kellen, déjà marié à 19ans, faisait pour supporter une fille plus d'une nuit. Ou deux, à la limite.

- Allez, allez on y va, et plus vite que ça, pas de temps à perdre, commissariat, nous voilàààà ! s'exclama-t-il, avant de se carapater en entraînant sa camarade avec lui, son autre bras tendu devant lui comme pour imiter superman.

Il connaissait ces rues par cœur, et n'était certainement prêt à se faire avoir sur son propre territoire...

Le policier, cette fois un peu perturbé car n'ayant encore jamais vu quelqu'un se faire arrêter avec autant d'enthousiasme, ne réagit pas tout de suite, alors que les deux jeunes détalaient comme des lapins, tout sauf en direction du commissariat.